• Exposition de Stéphanie Picart au Récif à Portsall, février 2017

    Les lèvres rouges

    Les lèvres rouges

    Les lèvres rouges

    Ce qui frappe le plus quand on monte dans la salle: l'explosion des couleurs et la présence constante de la féminité.

    Femmes au long cou, "à la Modigliani"...signe de fragilité, d'élégance, réminiscences africaines.

    Chacune de ces femmes exprime sa personnalité avec toutes pourtant ces lèvres rouges qui semblent être la "signature" de l'artiste.

    Sourires mélancoliques, énigmatiques, complices...

    Les yeux sombres questionnent: mélancolie, mystère, intériorité.

    Elle sont jeunes, sauf une vieille Bretonne aux yeux bleus et aux lèvres fines.

    Que fait cette Sirène inquiétante? Et pourquoi cette femme nue avec une hache à la main semblant attendre...quoi ou qui?

    Nous avons rencontré Mireille Mathieu, Brigitte Bardot, une Carmen blonde, une nonne en son vitrail, un tigre (ou une tigresse) gardien du temple aux lèvres rouges, une biche-femme, et un corbeau: dialogue-t-il avec l'artiste?

    Nous avons été interpelées par cette exposition qui mêle les techniques: acrylique, gouache, pastels gras...

    Dommage qu'il n'y ait pas la chronologie des œuvres représentées, pour suivre l'évolution de l'artiste.

    Nous avons passé un bon moment. Merci.

    L'atelier d'écriture de "La Plume et le Coquelicot" qui a laissé ce texte dans le Livre d'or


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  • Diagramme des activités des "mouches à miel" chères au coeur de Charles


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    45 jours de vie pour une ouvrière

    2 à 3 ans pour une reine (4 à 5 ans autrefois)

    Les unes nourries à la bouillie, l’autre à la gelée royale extra-pure

                                              Quelle inégalité !

     

    Quand la reine se sent vieille elle s’en va ailleurs fonder un nouvel essaim, ça c’est plutôt sympa.

    Mais quand elle est vieille, que ses phéromones ne fonctionnent plus, les ouvrières choisissent des larves de moins de 4 jours et les nourrissent pour enfanter des reines. La première éclose tue les autres, et basta, pas de quartier !

    Quand les abeilles meurent, elles sont évacuées de la ruche ; et toc, à la poubelle !

     

    Nettoyeuse, puis ouvrière butineuse, puis nourrice, ouais l’ascenseur social fonctionne ! Mais jusqu’à un certain point : tu ne seras jamais reine, ma fille ! Tu n’es pas programmée pour ça !

    Ya quand même une justice : la reine, elle n’a droit qu’à de faux bourdons ; pas très classe.

    On se demande à quoi ils servent ; si quand même à féconder la reine. Mais après, exécution, dehors, bon débarras ! Ici il n’y a que des nanas, la parité on s’en fout !

     

    45 jours de vie ! Et encore quand il n’y a pas les autres serial killers qui se ramènent ! Heureusement que notre apiculteur préféré a trouvé une barrière qui empêche ces damnés frelons asiatiques d’entrer chez nous. Mais on ne peut plus sortir, on a faim, on a froid, et au lieu de 45, bientôt il ne nous restera plus que 4-5 jours. Tu parles d’une vie !

     

    Et puis il y a ceux qui veulent se gaver de notre gelée royale et qui exécutent nos bébés quand ils en sont recouverts !

    Inclinés ou pas à 13 degrés pour empêcher notre nectar divin de couler, les cadres n’arrivent pas à empêcher notre or liquide de filer pour abreuver ces humains même pas capables de nous protéger.

     

    A la manif ! On va faire une ZAD, et on tiendra bon, on empêchera les envahisseurs de détruire nos maisons, de bâtir des ruches factices, et de tromper le client en chauffant et en mélangeant nos sucres d’or.

    Vive le fructose et le glucose à l’état pur !

     

    Non au métissage ! Non au massacre des innocents ! Vive les EPAD pour vieilles reines ! Vive la liberté des essaims sauvages !


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  • Cache-cache minuit est sonné, le Créac’h en Landunvez dans les années 60, l’été...   le Créac’h en Landunvez  dans les années 60, l’été

    ou de la difficulté de raconter un souvenir sous forme de dialogue !

     

    5 enfants, deux filles et trois garçons.
    Une grande vieille maison avec pas trop de confort moderne.

    -Et si on jouait à cache-cache minuit est sonné ? Pendant que les parents jouent à la belote.
    -Tu crois ? Ils ne vont pas nous gronder ?
    -Ils sont trop occupés. Ils ne se soucient pas de nous.
    -On ne va pas se faire mal ? On ne va pas tomber dans un trou ?
    -Y a pas de trous dans la maison.
    -Oui, mais les toiles d’araignées ?
    -Et les souris ?
    -Elles ne vont pas te grignoter les pieds. Et puis les petites bêtes ne mangent pas les grosses.
    -Mais j’ai peur dans le noir, moi.
    -Froussard !
    -Non je ne suis pas un froussard, mais j’ai peur dans le noir. Je vais aller le dire à maman.
    -Ah non tu ne vas pas cafter ; sinon tu vas le payer !
    -Bon quand est-ce qu’on commence ?
    -Qui est d’accord ? Tout le monde ?
    -Je vais éteindre. Ça y est, j’ai éteint. Plus un bruit. Je compte jusqu’à 100. Allez vous cacher : 1, 2,3……99 ; 100. Je démarre.
    -Y en a un qui pleure ? Va rejoindre ta maman, bébé !
    -Où êtes-vous ? Aïe zut la porte ! Je l’avais oubliée celle-là. Tiens, tiens, j’entends une respiration. Je t’ai eu ! C’est qui, c’est Jojo ?
    HURLEMENTS
    -Au suivant…Quelqu’un de grand. Je sais, c’est Momo ! Sors de là. Éliminée.
    -Jsuis coincée, jpeux pas sortir.
    -C’est malin. Attends, je trouve les autres et on vient te chercher.
    -Je ne veux pas attendre, j’ai peur.
    HURLEMENTS
    -C’est pas vrai : que des poules mouillées !
    -Jveux plus jouer. Rallume la lumière.
    -Non ; y en a encore deux à trouver. Où sont-ils cachés ?
    -Les enfants ! Qu’est-ce que vous faites ?
    -Mince, c’est maman
    -Ça ne va pas de jouer dans le noir ? Si vous vous tordez une cheville ou si vous vous blessez, gare à vous. Allez, rallumez. Où sont JP et Mimi ?
    -Euh ! On ne sait pas

    -JP ? Mimi ? Allez sortez, on ne joue plus.
    HURLEMENTS
    -Y a un fantôme ! Il nous a touchés !
    -Où êtes-vous ?
    -Au grenier
    -On vous avait pourtant dit de ne pas monter à l’échelle !
    -On est là, derrière les caisses, on est là ; il nous a touchés !
    -Mais ce n’est qu’une vieille poupée ! Allez, on descend ; et au lit !

    Cache-cache minuit est sonné, le Créac’h en Landunvez dans les années 60, l’été...



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  • Rêves en rade

    La rade de Brest, c’est pour le vacancier qui arrive de Paris, brusquement, à la courbe du train, et quand il fait beau, l’éclatement du soleil sur les vagues, l’ouverture immense et qui semble infinie vers cette promesse de vacances, de bonheur, de bien-être, où les rêves ne seront plus en rade, mais prendront leur essor, tels les grands oiseaux marins, vers les promesses ouvertes des jours de plénitude et d’abandon aux douceurs de l’été.

     

     

    La rade de Brest les jours de grisaille c’est l’enfermement des navires et des hommes dans une baie dont on ne voit pas les limites, aux contours indécis, où l’on peut se noyer dans les vases ou les limbes de l’ennui poisseux qui colle à la peau. Les rêves restent alors en rade, privés d’élan, désemparés, car ils ne trouvent pas la porte, le passage, qui leur permette de s’ébrouer, de s’envoler, de planer dans les sphères de l’Idéal.

     

    Rêves en rade c’est une belle exposition de gravures et de lithographies de Jean Pierre Blaise à Saint-Renan, où l’artiste amoureusement joue du labeur des hommes, des cabanes insolites, des coins de ciel entre rochers, pour ancrer sa matière, son coup de pinceau, de crayon, et donner de l’épaisseur, de la profondeur, à la banalité de scènes qui sans lui resteraient en rade, dans l’indifférence du passant qui se hâte et n’a le temps de rien.

     

    Mes rêves sont en rade, dans ces limbes de la conscience où ils se réfugient souvent, ils ont du vague à l’âme, peut-être plus que moi encore, car ils traînent après eux ces boulets, ces ancres, qui les empêchent de prendre le large.

    Nos rêves sont-ils vraiment une partie de nous-mêmes, ou ont-ils une vie autonome qui nous échappe ? Ils nous rattrapent souvent sans crier gare, orientant nos nuits et nos jours ; ou comme ces amers sans âme sensés guider et protéger les bateaux d’échouages malvenus, ils bloquent l’horizon, l’entrée en rade, et le clapot des vagues vient souvent s’y briser.

     

    Pour ne pas rester en rade, il faudra dissiper la brume, inverser le moteur, exercer une puissante poussée et, avec force sinon en confiance, fendre la baie des rêves, qui ouvre sur le soleil de nos nuits.


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