Quand on entend les grues, on a beau se dire que l'été est encore là, avec ses températures très douces et son ciel tout bleu, on sait que l'hiver va venir.

Un vol de grues au-dessus de votre maison, ou qui suit la rue que vous empruntez quotidiennement, quelle majesté! Même si en même temps vous entendez toujours les bruits de cette rue, vous les oubliez au moins un instant, l'instant du passage de ces oiseaux magnifiques volant en formation.

J'admire ce qu'on appelle l'instinct animal qui guide les grues et leur permet de prendre ou de retrouver leur chemin tous les ans, quand elles ont senti les prémisses de changements que nos sens atrophiés ont peine à percevoir.

Si nous avions cette force de l'instinct en nous, sans doute pourrions-nous percevoir les changements que notre humanité occasionne et qui pourraient perturber à plus ou moins brève échéance ce sens de la direction à prendre, du but à atteindre, que possèdent tous les migrateurs.

Une direction à prendre? Un but à atteindre? Souvent on voit les grues hésiter (très peu) ou attendre leurs congénères; elles tournent en rond, semblent "flotter", forment des figures un peu anarchiques...puis soudain le grand V se forme, tout le monde prend une place, sa place provisoire; car elle change au cours du vol. Et hop c'est parti! dans un bel ensemble elles s'en vont vers leur destination qui nous reste inconnue.

Nous humains tournons souvent en rond, hésitons, piétinons. Nous disons que nous prenons la bonne direction, que nous connaissons le sens, le but à atteindre. Mais nous sommes bien loin des grues, bien inférieurs. Car elles, elles hésitent peu, ne prétendent pas savoir; elles savent, et vont leur vol.

J'ose imaginer que les cris que l'on entend sont des cris de joie, des cris de jeux. Peut-être aussi se moquent-elles un peu de ces créatures sous leurs pattes. Peut-être sont-elles indifférentes à notre sort. Mais le grand régulateur sait, lui. Il n'est peut-être que le vent, le souffle, la direction, à peine le gouvernail...

J'aimerais tant être ce vent, ce souffle, qui ordonne sans régir, sans commander, qui dessine tout juste la ligne invisible à suivre. On se coule en elle, et elle se coule en nous.

A l'année prochaine, belles et puissantes grues et bon voyage.

    L'accenteur mouchet est un petit oiseau relativement discret. Il ne se laisse pas facilement approcher. Pour avoir la chance de le photographier de près, il faut le surprendre en train de chanter (il a un joli répertoire) perché sur un fil électrique ou un arbre, un pin par exemple, qu'il affectionne particulièrement. De loin, il peut paraître terne et sans couleur. Mais il présente un dégradé de gris/bleu qui le rend finalement assez élégant. C'est un solitaire.

Photo prise le 15 mars 2013 à Champcevinel, Dordogne.

      L'aigrette garzette est un échassier commun en France. Ce sont ses plumes qui se dressent parfois sur sa tête (bien visibles sur ma photo) que l'on nomme aigrettes. D'un blanc presque immaculé, on la repère de loin, et elle tolère les humains à une distance largement suffisante pour faire de belles photos. On la voit en général seule, soit en train de se refaire une beauté, soit en train de chercher subsistance, soit en train de ne rien faire (interprétation bien humaine !). Elle est présente toute l'année en France, et est assez fidèle à une zone géographique précise.

Photo prise le 28 avril 2013 dans la Réserve ornithologique du Teich, Gironde.

L'avocette élégante porte bien son nom. Blanche et noire, avec un bec très recourbé, caractéristique, qui lui permet de piocher dans la vase à la recherche de nourriture. Elle n'hésite pas à marcher dans une eau assez profonde, en effectuant des mouvements de balancier avec son bec. Elle se lance parfois dans des poursuites rocambolesques avec ses congénères qui provoquent de belles éclaboussures !

Photo prise le 4 mai 2014 en Baie de Somme, Picardie.