• Zéro déchet ? Oui, mais prenons notre temps et ne soyons pas extrêmistes

              Faisons notre possible pour soulager notre pauvre planète qui souffre et qui a besoin de bonnes idées pour réduire la pollution, le gaspillage, la sur-exploitation des ressources et des hommes... Le zéro déchet fait partie de ces bonnes idées.

              La première personne à avoir exploité médiatiquement le zéro déchet, et ce de manière internationale, est Béa Johnson. A grand renfort de blog, conférences et d'un livre, elle tente de transmettre ses valeurs au maximum de personnes. Elle a réussi à transformer son quotidien de manière radicale, pour le bien de la planète. Ses idées ont fait boule de neige et aujourd'hui, en partie grâce à elle, de nombreux groupes, associations ou autres se constituent pour prôner le zéro déchet. Sauf que très vite des éléments viennent apporter de l'ombre à son tableau. D'abord, je n'aime pas du tout le surnom qu'on lui donne : "la prêtresse du zéro déchet". Le zéro déchet est-il une religion ? Il y a une sorte d'admiration presque béate qui semble planer au-dessus de sa tête et qui m'agace. Je n'aime pas non plus l’extrémisme (pour employer volontairement un mot fort) dont elle semble faire preuve. Le ton de son livre est assez moralisateur. Or, ce n'est pas en faisant la morale à ceux qui n'adhèrent pas au zéro déchet qu'on va les rallier à cette cause. Ni en voulant tout changer d'un coup. Car le zéro déchet, on ne peut pas s'y mettre du jour au lendemain sans risquer la crise de nerfs, tellement il y a d'éléments à prendre en compte. Il faut comprendre, envisager, comparer, tester, retester, rater... avant de pouvoir revendiquer fièrement son appartenance au mouvement des 5 mots commençant par R en anglais que prône Béa Johnson, traduits par refuser, réduire, réutiliser, recycler, composter.

              Et puis, la "prêtresse du zéro déchet", à qui l'on demande si le fait de prendre l'avion régulièrement pour ses conférences (et ses vacances ?) n'est pas contradictoire avec sa philosophie du zéro déchet, répond qu'il faut vivre avec son temps. Il serait donc normal, même indispensable aujourd'hui de prendre l'avion. Là pour moi, ça tique. Quand on sait ce qu'un trajet en avion représente comme pollution directe et indirecte, et donc des déchets induits par la fabrication de l'avion, sa longue vie et jusqu'à sa destruction...

              Bref ! Le zéro déchet, je suis archi pour, merci quand-même Béa Johnson, mais ce n'est pas elle qui m'a convaincu. Il faut prendre le zéro déchet comme une boîte à outils où l'on peut piocher comme on veut, selon le thème qui nous touche le plus, celui qui nous semble le plus facile à mettre en place... Deux livres sont conçus de manière à permettre au lecteur de piocher ainsi. Le premier, 1001 astuces pour dépenser moins et préserver la nature de Stéphanie Arnaud-Laporte, est dédié, comme son titre l'indique, aux trucs, astuces et solutions permettant de faire des économies, dans tous les postes imaginables de dépense, de manière écologique. Logiquement, la plupart de ces idées permettent également de réduire nos déchets. L'auteur cite d'ailleurs le livre de Béa Johnson. Il est très facile à utiliser, grâce au sommaire, à l'index et au chapitrage, ainsi qu'aux nombreux dessins. J'y ai pioché l'idée du tee-shirt transformé en sac à pain (voir l'article qui lui est consacré dans ce blog) et du pesto de fanes de radis, excellent !

              Le deuxième livre, celui qui m'a le plus appris, est Famille presque zéro déchet, de Jérémie Pichon et Bénédicte Moret (qui vivent en couple). Rien que le titre et l'illustration de couverture permettent de dédramatiser le zéro déchet, et donnent envie de s'y mettre. Rédigé et ordonné par thèmes, illustré de dessins humoristiques (parfois vraiment drôles !), il permet à la fois de mettre les points sur les i, de se rendre compte de ce que représente vraiment pour la planète le mode de vie à l'occidentale, notamment urbain, de la société de consommation, et à la fois, grâce à l'humour et à la modestie de ses auteurs, de ne pas se sentir accusés à chaque page de ne pas être déjà adeptes du zéro déchet. Oui, chacun de nous peut agir, et parfois très facilement. Cet excellent livre nous le prouve. Voir par exemple mon article sur les "tup tup", adoptés suite à la lecture du livre. Une des illustrations m'ayant vraiment fait rire est celle concernant la "cup" menstruelle, qui vient remplacer les serviettes hygiéniques et/ou les tampons. La cup n'est pas facile à adopter, d'après les nombreux témoignages que j'ai lus, et celui de ma compagne qui a eu un peu de mal, mais l'a bien adoptée ! Merci Jérémie et Bénédicte.

              Certaines idées ne sont pas évidentes à mettre en place et le résultat n'est pas forcément satisfaisant, c'est le cas du produit vaisselle maison. L'économie financière n'est pas si énorme, c'est un peu long et laborieux, ça ne mousse pas (oui oui, je sais, ce n'est pas la mousse qui lave, mais sans elle, ce n'est pas pareil !), il faut en remettre sur l'éponge... J'ai tenté, ce n'est pas convaincant, je reviendrai au produit vaisselle labellisé écolo, acheté en grands flacons car moins cher et moins de déchets à recycler en proportion, et si j'en trouve, je compte bien profiter du liquide vaisselle en vrac libre service, versé dans mes anciens flacons ! Mais tout ça n'est pas grave, car comme je le disais, on fait ce qu'on peut, on essaie, on teste, on rate, on recommence, mais Jérémie et Bénédicte ne sont pas du tout moralisateurs, tout geste individuel, s'il est reproduit, si on en parle autour de nous, aura un impact sur la planète, et donc sur notre santé, et même notre moral. Eux aussi ratent, ils continuent à tester et à progresser, parfois ils "rechutent" comme ils disent (je ne citerai pas le repas pris dans une certaine enseigne, poussés par leurs enfants, aïe aïe aïe ! yes).

              Voilà. Si cet article vous a donné envie de pousser la grande porte du zéro déchet, n'hésitez pas, demandez conseil à ceux qui y sont déjà, surtout ne vous prenez pas la tête, ne vous excusez de rien, la Terre et moi-même vous remercions d'avance !

     

    Zéro déchet ? Oui, mais prenons notre temps et ne soyons pas extrêmistes

             

     

  • Commentaires

    1
    Mardi 14 Juin 2016 à 19:21

    moi aussi j'aime et je pratique

    je compte bien avoir quelques astuces supplémentaires dans peu de temps

    en tout cas, famille et amis savent qu'on peut me donner toutes sortes de plantes, de rameaux, de branches fleuries ou non qu'on allait jeter au compost; moi je plante tout dans mon jardin, et je verrai ce qui pousse! donc avant le compost, le repost!

     

    maman muriel

    2
    Mikaël ROUZIC
    Samedi 9 Juillet 2016 à 11:18

    Intéressant, ça donne quelques idées. Chacun son rythme, chacun son truc sans moralisation c'est très bien !

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